J’assisterai avec ferveur, ce jeudi, à l’entrée de Robert Badinter au Panthéon.
Je me souviendrai toujours du jour où, jeune député, j’ai voté en 1981 l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter admirait Victor Hugo. Il citait la conclusion de son discours de 1848 : « Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort » - et il ajoutait : « universelle », ce dont nous sommes encore loin.
Il a mené beaucoup d’autres combats. Ainsi la dépénalisation de l’homosexualité. Ainsi, son combat incessant pour la dignité dans les prisons. Il disait : « La situation pénitentiaire est la première cause de la récidive » - et depuis, la surpopulation dans les prisons a, hélas, explosé. Il s’est battu pour la juste indemnidation des victimes de la route. Il a Introduit la possibilité de recours individuels devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Fils de déporté, il a combattu l’antisémitisme de toutes ses forces.
Au Sénat, j’ai travaillé dix ans avec lui : cela a été un honneur pour moi. En quittant le Sénat, il m’a «légué» le dossier des prérogatives du juge francais par rapport aux crimes relevant de la Cour Pénale Internationale. Nous avons bien avancé, mais nous ne sommes pas au bout du chemin.
Enfin, Robert Badinter était un très remarquable orateur, qui vivait ses interventions plutôt que de les lire. Oui, Il est tellement juste qu’il entre au Panthéon !

