Il est pour le moins contestable que le ministre de la Culture ait ou donner au préfet du Loiret des « instructions » - rendues publiques - sur une demande de déclaration d’utilité publique pour une ZAC (zone d’aménagement concerté) « Carmes-Madeleine » à Orléans… alors que l’enquête publique, qui est indispensable, n’a pas commencé !
Est-ce à dire que l’enquête publique serait inutile ou sans effet puisque les « instructions » sont déjà données. Mais les textes sont clairs : le commissaire enquêteur doit recueillir les observations des habitants puis formuler un avis. Et c’est au vu du rapport du commissaire enquêteur qu’il revient – en propre – au préfet de prendre une décision. Les faits que je viens de rappeler – ainsi que d’autres aspects de la procédure – posent des questions fondamentales de droit et de principe. C’est pourquoi, en ma qualité de parlementaire, j’ai posé au ministre de la Culture une question orale et au Premier ministre une question écrite.
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Le film de Xavier Beauvois, est un grand film, qui fera date. Comment ne pas être touché par l’histoire de ces hommes de paix (les moines de Tibhirine, en Algérie), victimes d’un crime qui n’a toujours pas été élucidé ? Tout a été dit sur la force, l’humanité et la beauté de ce film. J’ajouterai une seule remarque. Ce qui distingue ce film me paraît être le rapport au temps dont il témoigne. Ce film réhabilité le temps long. Celui de la réflexion, de la méditation, de la sagesse. Il y a de longs silences. Les chants, la musique, les regards échangés prennent toute leur place. Cela tient sans doute au fait que ces hommes partage la même foi et cherchent des passages entre les religions. Mais pas seulement. Si, en effet, ce film ne laisse pas indifférent – quelles que soient les convictions des uns et des autres – c’est, me semble-t-il, par ce singulier rapport au temps, ce sens du temps long qui tranche tellement avec l’ère du zapping, du temps en miettes, avec cet « empire de l’éphémère » - pour reprendre le titre du livre de Gilles Lipovestsky – qui est la forme moderne de ce que Pascal appelait le « divertissement ».